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Les tribulations du papillon
Les tribulations du papillon
22 octobre 2009

La Femme Qui Pleurait Dans Le Métro

16h25. C'est le moment de se préparer pour rentrer à la maison, le moment le plus attendu de la journée, le moment où la Liberté est accordée. Toutes mes fenêtres sont fermées à la va-vite, les dossiers regroupés de telle manière à ce qu'on croit que j'ai bien travaillé, comme une petite fille sage. L'ordinateur est éteint, puis la veste et l'écharpe enfilées, rapidement elles aussi.

"Au revoir, bonne soirée!" Salutations basiques lancées à tout va dans le bureau, la timbreuse fait bip, la porte claque, l'air frais de ce mois d'octobre m'enveloppe. Libre. Libre. Libre libre libre... Jusqu'à demain 7h00.

Je laisse l'atmosphère du dehors et la Lumière du jour m'envahir doucement, quelques rayons de soleil pointent. Ça réchauffe la peau et le cœur.

"M". Je me dirige vers la bouche du métro, descends l'escalier à vive allure, une habitude. Je regarde les gens autour de moi. J'aime bien regarder les gens. Le garçon mignon d'hier est de nouveau là. Chacun dans notre coin, on sourit. Pourquoi nous ne nous sommes pas sourit face à face? Je n'ai pas osé, et lui je ne sais pas. Je le regardais du coin de l'oeil, dans le reflet de la vitre de protection du M2, et je voyais qu'il me regardait. Je souris.

Le métro arrive, les pneus modernes crissent, les portes s'ouvrent, les gens sortent, stressés, ils veulent rentrer chez eux. Je m'y engouffre dès qu'il sont tous sortis. Et la mon cœur se serre. Seule dans son coin, une dame au téléphone tente de sécher les larmes qui coulent de ses yeux rougis de tristesse. Elle pleure. Mes yeux s'embuent, j'ai envie de pleurer aussi, elle me fait de la peine. "Que vous arrive-t-il?" ai-je envie de lui demander. Mais je ne peux pas. J'aurais voulu, mais notre société trop peu soucieuse de son prochain ne l'aurait pas apprecié. Peut-être m'aurait-elle chassée, je ne sais pas. Mais je n'ai pas osé.

A travers mes écouteurs, au son de Moby (le concert approche!), je pouvais entendre ses sanglots et sa voix cassée, éraillée. Elle me faisait de la peine, je voulais l'aider.

"Riponne - Maurice Béjart". Mon arrêt sonne, je me met devant la porte. Elle s'ouvre. J'entends un dernier sanglot. Je la laisse dans son chagrin, avec sur le cœur la déception de ne pas avoir pu la consoler.

Tant pis je me dis maintenant. Oui. Je ne suis rien pour elle, ça ne l'aurait pas aidée. Mais quand même, j'ai un pincement au cœur...

17h07. J'arrive chez moi. Mon dessin inachevé m'attend sur mon bureau. Moi j'avais envie de Le retouver dès que je l'ai quitté hier soir.

Il a en tout cas réussi à me faire oublier la femme qui pleurait dans le métro.

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Commentaires
H
Wow. C'est vraiment touchant...
A
J'ai l'impression de me lire quand je te lis ♥<br /> Moi aussi j'aurai pleuré, sans doute.
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