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Les tribulations du papillon
Les tribulations du papillon
16 janvier 2011

Le Saut

Cela fait quelques temps que je me sens enfin prête à tenter de faire quelques chutes sautées, au ju-jitsu. Ce qui me permettra d'avancer et de travailler pour ma ceinture orange, apprendre plus, donner plus. Juste avancer. Je me rend compte aussi que dans la vie, pour faire un saut, il faut sentir le moment, être prête, s'y être préparée. Bref, avoir le déclic. Comme au ju-jitsu. Le déclic. J'ai eu ce déclic il y a quelques temps. Moi, il faut juste me mettre en confiance, me préparer le terrain, me tendre la main au bout de la chute. Me dire "il faut que ailles jusqu'au bout de ta chute, que tu attrapes ma main". Il faut qu'on me le dise. En général, ça marche. Et là, là, c'est ce qu'on m'a dit. On m'a préparé le terrain, donné confiance en moi. C'était un message pour me dire "Vas-y, tu peux y aller maintenant". Du moins, c'est comme ça que je l'ai ressenti. Oui. Je pensais sincèrement que c'était ça. En général, si une chute est bien faite, elle ne fait pas mal. Il faut bien positionner son épaule, donner une impulsion avec ses pieds et surtout, bien tourner la tête, pour qu'il n'y ait pas de risque de se blesser la nuque. Je me suis bien positionnée. J'avais pris toutes les précautions. J'avais pris une grande inspiration, pour me donner l'élan. Je l'ai fait, j'ai fait ma chute! Correctement. Du moins je pensais avoir tout fait correctement. Mais peut-être, comme il m'est déjà arrivé sur le tatami, peut-être qu'au dernier moment, ma nuque s'est déplacée toute seule. Elle n'était plus en bonne position, mais je n'ai rien pu faire pour l'immobiliser à temps. Et l'inévitable est arrivé. Ça m'a fait mal, comme un craquement. Ça m'a surprise. Puis la chute a mal tourné. Et je suis retombée en plein sur le dos. Vous savez, comme un plateau à la piscine. Et ça m'a coupé le souffle. Très fort. Et là je tousse. J'essaie de reprendre ma respiration. J'aspire de grandes goulées sans pour autant sentir l'oxygène se propager le long de mes veines. J'essaie encore. Mais je me sens étouffée. Je me sens oppressée. Pourquoi cette chute a mal tourné? C'est la question que je me pose en général, les yeux fixés au plafond. J'étais pourtant persuadée d'avoir tout fait comme il fallait. Comme on m'a dit. Mais alors pourquoi est-ce que ça a mal tourné? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi est-ce qu'en pensant avoir été parfait, on chute et on ne se relève pas de suite? Depuis quand en faisant tout comme il faut on se prend un plateau? J'ai tant de questions. Et tant de douleur. Je n'avais pas vécu cela depuis bien longtemps. Et ça fait encore plus mal puisque cela faisait un an que je tâtais le terrain, que je cherchais une raison. Ce n'est qu'une chute de plus. Mais parfois on n'accepte pas ces chutes. Et en ce moment, non, je n'ai pas envie d'accepter. J'ai envie de faire la petite fille capricieuse et taper des pieds en hurlant "NON! NON! VEUX PAS!". Mais j'ai appris au fil des années qu'il ne sert à rien d'hurler. Et qu'il faut accepter. Et se servir de cette chute pour en faire des meilleures. Mais je crois qu'avec cette chute là, j'aurais besoin de plusieurs séances de remise sur pied. Et peut-être aussi deux ou trois séances pour mon coeur. Oui.
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