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Les tribulations du papillon
Les tribulations du papillon
7 octobre 2010

La Chute

Fermez les yeux et imaginez ce qui peut vous arriver demain, ou à ce rendez-vous qui arrive, ou la prochaine fois que vous irez dans un lieu précis avec certaines personnes. Imaginez et souriez. Je sais que vous n'avez plus envie d'ouvrir les yeux. Mais malgré tout, votre imagination ne suffit pas, vous avez besoin de toucher, sentir, entendre réellement. Et à ce moment-là, vous ouvrez les yeux et tout s'est envolé, et vous prenez conscience que c'était juste... un rêve. Un rêve éveillé.

Combien de fois ce genre de chose nous est arrivé ? Je me rappelle, quand j'étais petite, à 12 ans, je voulais sortir avec mon amoureux. Je me voyais lui demander s'il voulait sortir avec moi (de nos jours les traditions se perdent, se sont aussi les filles qui envoient des petits billets avec le questionnaire-réponse à rendre dans un délai de 24h !), je me voyais lui donner mon mot, puis je le voyais, le lendemain, venir vers moi, me dire "oui" et déposer un chaste et délicat baiser sur les lèvres. Oh oui, je ne m'en rappelle que trop bien. Ce genre de chose marque à vie... En particulier lorsque cet évènement arrive réellement... mais pas du tout comme il était prévu. Vous ne faites pas ce que vous vous êtes vu faire dans votre tête des milliers de fois. Et la réponse que vous avez tourné sous toutes les coutures n'est bel et bien pas celle que vous espériez, ou pire, celle à laquelle vous vous attendiez, à force de l'avoir imaginée. Et c'est là que votre petit monde s'écroule. Et ça fait très très mal, on souffre, et l'autre ne voit rien... et la plaie est très très lente à cicatriser.

Combien de fois ça m'est arrivé ? Je ne saurais vous répondre. Il faut dire aussi quand on est quelqu'un d'extrêmement sensible, et qui se fait 1 million de film pour chaque évènement de sa vie, je devrais être habituée. Et pourtant non. A chaque fois c'est de plus en plus douloureux. Ça devient de plus en plus douloureux car au fil du temps, l'enjeu est plus grand. On a gouté à plus et on en voudrait plus, car on sait ce que c'est. Ce ne sont plus des histoires de baisers sur les joues, quand on a 20 ans. Mais je ne parle pas que d'amour ici. Je parle aussi d'autres enjeux. Celui des études, aussi. Une fois, c'est une certification, on se voit réussir, car on nous avait tellement encouragé, complimenté, dit qu'on était sûr qu'on allait y arriver... mais au final, on échoue et on n'a que ses yeux pour pleurer. Mais soit, un échec peut se rattraper. Mais quand il y a en jeu tout un rêve d'enfance, là, c'est plus complexe. Car c'est aussi facile de se faire des films sur son activité rêvée. Qu'à force on se dit "oui, c'est ça que je ferais". Et puis un jour, vous ne savez pas pourquoi, on vous enlève ce à quoi vous aviez tant travaillé, ce pourquoi vous aviez mis toute votre Âme, tout votre coeur ! Toute votre sensibilité, vos sentiments. Bref, un peu de vous-même. Et après, lorsqu'on a chuté... nos films nous paraissent tellement stupides et fades, après coup. On se dit "mais comment ai-je pu être aussi idiote ?" Mais ça ne sert à rien. Rien, rien, rien.

La même chose en amour. Au moment où prenez assez confiance en vous, que vous vous dites, "ok, je suis comme tout le monde", quelque chose cloche et pouf. On se fait quitter au bout d'un mois et trois jours... et tous nos petits contes de fées s'envole en fumée. Et le pire... c'est quand un des rêves est devenu réalité. Oui, car après, il n'y a plus rien à se mettre sous la main, plus rien à toucher, sentir... entendre et voir. Il ne reste que le Néant.

J'ai toujours eu tendance à m'imaginer énormément de choses. Et (presque) à chaque fois ça s'est résumé par un échec ou un vent, à choix. Et c'est ce qui arrive encore maintenant. Sauf qu'en ce moment, les films commencent à durer de plus en plus longtemps... si bien qu'ils paraissent trop réels.

Et je sais, oui je suis tellement persuadée que cette fois encore ça va se résumer à une chute... et je sais combien ça fait mal de tomber, surtout de tomber de haut. Au ju-jitsu, j'apprends à chuter, à tomber de haut justement. Chute avant, chute arrière, chute de coté. Et allez savoir pourquoi, c'est la seule chose qui bloque encore réellement dans mon apprentissage de cet Art. En particulier les chutes sautées. Aller de l'avant, se lancer, ratterrir en douceur, comme un chat sur ses pattes. Peut-être est-ce un signe ? J'ai peur de chuter. Mais j'essaie d'aller au delà de mes peurs. J'ai réussi un peu, mais j'ai toujours pas gagné. J'essaie de me battre contre moi-même, mais c'est difficile. Mais j'y crois, je n'abandonne pas.

Et maintenant, c'est la même chose, je sais que je vais chuter, j'ai si peur d'avoir mal... mais en même temps, je ne peux m'empêcher d'avoir envie de continuer. C'est tellement bête... mais je n'arrive pas à m'arrêter d'espérer, de faire en sorte que l'un de mes innombrables courts-métrages aient lieu. Pour l'instant, ça a marché quelques fois. Est-ce pour cette raison que je ne m'arrête jamais ?

Je ne sais pas. Mais, une chose est sûre : je me relèverais. Même si je dois tomber un million de fois. Et si ça ne sera pas avec lui... ce sera avec quelqu'un d'autre.

Parfois mes mots sont un peu incohérents, vides de sens. Je vous prie de m'excuser. Mais ça fait du bien. Merci...

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