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Les tribulations du papillon
Les tribulations du papillon
25 janvier 2010

Comme un diamant

Aujourd’hui, c’était une journée plus dure que les autres. Après une courte nuit, de nouveau cette sensation désagréable, ces maux de ventre à l’idée de me lever et aller là-bas. L’envie de Rien.

Si bien qu’on retarde tout, on traînasse, on boude, on soupire.

Et encore une fois c’est bien fait pour ma pomme, je me retrouve enserrée comme une sardine dans ce métro, avec tous ces gens. Tous ces gens que je déteste ! Le matin je suis comme ça. J’aime pas les gens…

Mais aujourd’hui, il y avait elle, avec moi. Je l’ai aperçue dès que je me suis assise à une place vide : elle était seule, elle se démarquais des autres. Plus grande et imposante, elle glissait lentement, telle une plume dans les airs. Insouciante.

Parfois il y avait quelques éclats de lumière, et elle brillait. Elle s’illuminait comme l’arc-en-ciel, continuant sa descente, sans soucis et sans regrets. Dieu, qu’est-ce que j’aurais donné pour être à sa place en cet instant : glisser, m’abreuver des autres, glisser encore, et finir ma course on ne savait où. Peut-être allait-elle faire encore quelques kilomètres, poussée par le vent, ou peut-être s’écraserait-elle sur le bas de la fenêtre, sur le rebord noir en caoutchouc. Et puis elle n’aurait de compte à rendre à personne. Elle ne serait pas malheureuse, non : elle aurait juste accompli son devoir de la vie. Glisser et ne s’occuper de personne. Ne penser à rien. De regarder personne. Juste glisser.

Lorsqu’elle se laissait aller, au milieu de toutes les autres, brillantes elles aussi, mais moins, elle les prenait sur son passage, et elle grandissait encore. Pour voir le monde plus grand, plus beau, être plus forte. Le autres se joignaient à elle avec plaisir, même si certaines avaient pas le choix. Et puis je les voyais qui dansaient et qui chantonnaient ensemble, alors que plein d’autres arrivaient, s’écrasaient aussi contre la surface froide et transparente, pour se joindre à la parade.

Et là vers la fin, elle m’a parue très pure, celle qui était grande et imposante. Pure, et brillante. Comme un diamant. Un diamant égaré dans la nature, et qui était là, pour embellir le monde. Jusqu’à ce que je la perde des yeux : elle s’était écrasée contre le rebord noir. Elle s’était brisée, et s’était séparée en d’autre minuscules diamants, prêts eux aussi à continuer leur course, jusqu’à ce qu’un rayon de soleil ne les fassent se faner. Oui, c’était leur destinée après tout.

Aujourd’hui je suis contente d’avoir pu partager un bout de chemin avec cette petite goutte d’eau.

Voilà…

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Commentaires
H
C'est magnifique !!! *_*
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